j’ai dans la poitrine
une lancinante comptine
chanson rouillée de larmes
d’eau salée crade
de cris d’alarmes
je reviens de loin
j’y retourne
le dernier train
comme à la bourre
vers rien
du myocarde à mes lèvres
pour toi je lèverai mon rêve
à la santé de moi
ce qu’il en reste de digeste
un vers de plus de moins
un dernier verre
pour éteindre le feu
en vain
AH
j’ai dans mon cerveau
bien plus de bordel que de mots
et dans un coin ce sourire
rangé dans le coffre des souvenirs
une vieille étoile filante
un cerf-volant
une envie pressante
de revenir
de repartir
je dérape
je m’échappe
réalité en écharpe
je cours vers la lumière
je cours vers l’enfer
je me fous en l’air
je m’envoie en l’air
j’m’en fous
échappée belle tannique
rouge sensuelle hypnotique
je me lève seul et danse
serrant tout contre moi la transe
je m’oublie je l’oublie
je coule dans un sommeil
d’inertie
j’ai dans mes yeux qui se ferment
la violence du dilemme
tenir pour tenir
m’effondrer pour enfin dormir
oublier oublier oublier oublier oublier
oublier que j’oublie
ah