APOLLON DES BACS À SABLE
LE TROISIÈME ALBUM
“Dans ce nouvel album, Allan Vermeer a voulu faire évoluer son style musical en le nourrissant d’ambiances plus modernes, de sons teintés d’électro, d’instruments nouveaux…
Loin de toute mélancolie, ce nouvel album porte un regard amusé et taquin sur les relations humaines, entre amours singulières, rancœurs, fantasmes, hommages, un brin irrévérencieux, mais toujours tendre.”
L’informateur, mai 2020
Clip, vidéos, presse, photos…
UN GARÇON DU PORT
Le clip
Un garçon du port est le deuxième clip d’Apollon des bacs à sable, réalisé par Allan Vermeer et Samuel Mateu au Tréport.
LE SENS DE LA FÊTE
Le clip
Le sens de la fête est une chanson qui a été écrite, composée et produite lors du confinement de mars 2020.
APOLLON DES BACS À SABLE
Le teaser
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Il y a le Loup. Un prédateur. Dominant. La rançon. Et moi qui cours, plus vite que toi, loup.
Sur la plage d’Onival. Les cormorans. Les flaques de la marée descendante. La paix, l’enfance. Le sable tiède, le phare. L’immensité du jour qui tombe dans la mer. Le souvenir.
Le sens de la fête, perdu, retrouvé. Les confins d’un monde, d’un pays, d’une maison, d’une pièce, d’un studio d’enregistrement. Et quand je n’ai plus de voix, le silence.
Overdose de luxe. La légèreté, la sensualité du soleil qui t’allume et du sable qui s’égraine sur les peaux.
Alors Dansons encore, le temps passe, doucement, amoureusement, indéniablement.
La mer juste à quatre minutes, ici l’enfermement. La réclusion. Une fenêtre close. Une protection. L’oubli ? le retour de l’innocence.
Un Cœur twist. La fête, la vingtaine. La lumière. La cadence infernale des shots. J’devrais me coucher.
Bouche cousue. Bouche amère, goût amer, amertume, amitié envolée. Une disparition. Un espace. Un peu trop grand.
Mona maîtresse est là. Assuétude. Son goût, son odeur, la texture de sa peau, ses sons, sa vue panoramique sur mes pertes de contrôle, l’évasion sans doute.
Un garçon du port sait mais se tait. Il attend, disparaissant. Il se souvient, personne ne sait. La nuit le prend, le remplace par le noir.
Un Néon blues s’est alors allumé, aveuglant, mais rassurant. Piège à insecte, que j’étais, presque enfant, bien caché dans sa fumée.
Puis La clé, qui a ouvert le monde, mon monde, le nôtre. La clé de la maison. La clé.
Sous mon masque de marbre, n’est qu’un Apollon de sable. Qu’un vent d’autan balaye d’un revers malheureux. La promesse était vaine, et l’étoile est éteinte. Il n’y a pas d’Olympe pour celui que tu sais. À peine un tabouret au Caveau des artistes. Où la sueur se mêle au tabac froid, et au mauvais vin. Il n’y a pas d’Olympe. Il n’y a pas d’Olympe pour un Apollon de bacs à sable.
Nice Matin | «Un album qui parle des autres»
Alain Maestracci
Après le jazz, le jeune artiste a évolué vers des sons qu’il préfère : la pop et l’électro. En attendant l’album, voici un EP bien agréable.
À dix-huit ans, il a quitté sa province – il est originaire de la Baie de Somme et vit aujourd’hui à Bordeaux – pour se rendre à Paris sur le plateau télé de Pascal Sevran. Il a ensuite beaucoup chanté dans les cabarets, a déjà sorti deux albums et voici donc le troisième opus d’Allan Vermeer. Enfin, presque le troisième car pour l’instant c’est un EP de cinq titres. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces cinq titres avaient pu être montés en studio avant le confinement. Pour l’opus en entier, il faudra patienter jusqu’en Octobre, mais l’EP est déjà disponible sur les plateformes numériques. Apollon des bacs à sable, c’est le titre du futur album. Mais qui est cet Apollon ? Lui ? « C’est un bilan de ma petite carrière, explique l’artiste de 33 ans. À la télévision et également sur les réseaux sociaux, on a cette quête d’être le plus beau. On m’a souvent considéré comme un Apollon, mais il faut voir ce qu’il y a derrière cet éternel débutant, derrière le vernis. L’album résume à peu près la vision que j’ai aujourd’hui de ce qui se cache derrière les apparences. Donc cet Apollon pourrait être moi, mais sans prétention quand même », ajoute-t-il en souriant, car il est plutôt timide, réservé.
« Après les émissions à la télé, j’ai chanté dans les cabarets à Paris. C’est à ce moment-là que je me suis formé, que j’ai le plus appris et que je me suis découvert chanteur » assure Allan Vermeer.
Musique en famille.
Apollon n’était pas le fils de Poseidon, mais de Zeus et de Leto. Et pourtant Allan Vermeer aime beaucoup la mer ! Sur l’EP, il est souvent question de plage et de mer : « C’est vrai que la plage m’inspire beaucoup, j’y passe beaucoup de temps », reconnaît le chanteur.
Le titre La mer juste à quatre minutes – celui que nous préférons – a une histoire. « C’est une chanson que j’ai écrite très vite, car j’étais très ému : elle parle de mon grand-père. Cela faisait cinq ou six ans que je n’avais pas écrit ou composé et, d’un coup, tout est revenu quand j’ai retrouvé un clavier que mon grand-père m’avait offert. Quand j’ai composé la musique j’ai tout de suite su que c’était une chanson pour lui. Elle évoque le souvenir que j’ai gardé de lui, car j’allais le voir très souvent à la maison de retraite et il avait la mer en face de lui. Il écoutait beaucoup de musique, c’est lui qui m’a appris le piano, le solfège. Toute mon enfance je l’ai passée à faire de la musique avec lui. »
Son enfance a, en fait, été baignée par son père et son grand père qui jouaient dans un groupe de jazz. Grâce à sa mère il a également appris à apprécier la chanson française. Le deuxième album d’Allan Vermeer était jazzy, mais, cette fois-ci, « je suis revenu à la pop et l’électro parce que ça s’impose à moi, parce que j’aime beaucoup ces sons ».
Et il faut reconnaître que l’ensemble est bien agréable. C’est un nouveau son avec une bien jolie voix. À vous maintenant de découvrir cet artiste qui dit « avoir passé un cap avec la trentaine. Je m’intéresse plus au monde qui m’entoure. C’est un album assez personnel mais qui, finalement, parle des autres ».
LE SENS DE LA FÊTE
Présentation
LA MER JUSTE À QUATRE MINUTES
Présentation
DANSONS ENCORE
Présentation
Entretien autour du projet avec Maxime Lopes
Divertir.eu | «Allan Vermeer prépare l’album Apollon des Bacs à Sable»
Maxime Lopes : Pouvez-vous nous présenter votre album ?
Allan Vermeer : Apollon des bacs à sable est un projet auquel je ne m’attendais pas, il m’est « tombé » dessus un matin où j’avais d’autres projets, mais je ne peux pas expliquer pourquoi, il m’a semblé urgent, obligatoire d’écrire ce que je ressentais à ce moment précis. J’ai cherché mon clavier, j’ai posé une mélodie, et j’ai commencé une sorte de bilan des sept années passées. C’était assez doux, très fluide, c’était long et bon. Je pense que ce qui en est sorti résume assez bien ma façon de voir le monde. Je suis plutôt discret, très attentif mais réservé, alors j’observe, beaucoup. J’ai senti ce matin-là que c’était le moment de poser des mots sur mon ressenti, mon ressenti à moi au milieu du monde. C’est un album assez personnel, qui parle des autres.
Qui est l’Apollon des bacs à sable ?
Dans ce monde où l’apparence a pris tant de place, et j’en sais quelque chose pour avoir un peu chanté à la télé il y a quelques années, je pense que j’ai voulu souligner ce qui se cache derrière la beauté, sous le vernis. « Apollon » je le suis sur instagram, facebook, sur scène, (presque) sûr de lui, dans la lumière. Mais au fond, derrière ce masque propret qui reste et me colle à la peau depuis ces années où je chantais sur France 2, je me considère toujours comme un éternel débutant… Je suis maladroit, solitaire, souvent mélancolique, rempli de doutes et de perpétuelles remises en question… Mon Apollon des Bacs à Sable vient sûrement de là ; je grandis, avec mes chansons, mes expériences merveilleuses, mais je reste un éternel débutant.
Comment composez-vous, d’où vous vient votre inspiration ?
L’inspiration va et vient chez moi, elle n’est pas régulière, elle change même, d’une vague à l’autre. Mais c’est souvent sous la douche tôt le matin… Généralement, j’en sors très vite me répétant en boucle les mots qui me sont venus et je cherche mon mini clavier (je le cherche tout le temps). À ce moment-là, tout nu dans le salon, j’écris et je compose, serein. C’est toute une organisation… Ça peut aller très vite, en quelques minutes – comme pour de nombreuses chansons sur Apollon – ou bien ça peut durer 2 ou 3 jours, sans pause, sans manger du matin au soir. Cette fois, j’ai écrit les textes et les musiques en même temps, ce qui était une découverte pour moi, avant je mettais en musique des poèmes, et c’était plus difficile… Rien ne se prévoit dans l’inspiration, et j’aime plutôt ça.
Quelle place occupe les textes dans vos compositions ?
J’aime tellement les histoires et les mots que je serais tenté de vous dire qu’ils occupent une place centrale. Cependant chaque mot m’inspire une note, et il me semble que c’est l’alchimie des deux qui crée une chanson. J’aime écrire parce que ça m’apaise et j’aime composer parce que ça m’amuse, comme un casse-tête, entre des maths (temps, mesures, arpèges…) et l’émotion.
Souhaitez-vous nous parler de la partie instrumentale d’Apollon des bacs à sable ?
J’évolue, mes textes évoluent, et ma musique également. Je ne voyais pas l’intérêt de faire un second Vents contraires, alors je me suis ouvert à d’autres sons, d’autres sensations plus électroniques. J’ai laissé faire, plutôt, parce que ça s’est fait tout seul. Le piano restant le seul instrument dont je sais à peu près jouer reste au centre, mais j’ai redécouvert les synthés, les drums électroniques, des instruments virtuels que j’imaginais sans âme jusqu’à ce que j’apprenne à les façonner.
Parlez nous du titre La mer juste à quatre minutes…
Ce doit être la chanson que j’ai écrite le plus vite, le plus intensément. Mon grand-père était musicien, comme beaucoup d’autres. Cependant, la première note qu’il a soufflé dans sa clarinette alors qu’il était enfant a transformé ma vie, et celles de toute ma famille à commencer par mon père lorsque lui aussi était enfant. Le jour où mon grand-père s’est arrêté de jouer, plus de quatre-vingt ans après avoir commencé, il a perdu ses repères, il a commencé à lire l’horloge à l’envers et me dire qu’il avait raté le train pour Paris depuis sa chambre en maison de retraite. J’ai vite compris que l’unique passerelle entre (moi,) lui et le reste du monde, c’était la musique, et que nous pouvions communiquer à travers elle. alors j’ai approfondi mes connaissances en me documentant beaucoup sur la maladie d’Alzheimer, je suis obsédé par cette maladie. Mais pour en revenir à la chanson, qui vient de là, mon grand-père passait des journées entières à écouter de la musique classique et du jazz. Quand la musique s’arrêtait, il s’arrêtait, et tout se mélangeait ; la chanson d’ailleurs ne contient que quelques phrases, qui ont tout leur sens au début mais qui au fur et à mesure de la chanson se mélangent et créent des suites de mots sans logique, mais que j’ai trouvés poétiques en les emmêlant. Il était un beau poète. Il regardait par la fenêtre, souvent, il y avait une grande haie devant. Un soir, tout au début de la composition d’Apollon, je pensais à lui en pianotant sur ce fameux mini-clavier qu’il m’avait offert. J’ai repensé à la fenêtre, la haie qui coupe la vue, et au fait qu’il avait oublié que derrière cette vitre fermée sans poignée, derrière la haie épaisse, la mer ne se trouvait qu’à quatre minutes…
Quand on est artiste, est-ce qu’on rencontre des “vents contraires” dans la préparation d’un projet comme un album ?
Oui, c’est sûr. D’abord sur un plan émotionnel, passer neuf mois en tête à tête avec soi n’est pas si évident. Il y a les vents chauds qui nous apportent les chansons, et les vents glacials du lendemain matin qui nous remettent en question… Mais ça ce n’est que de l’égo… Le pire, je dirais que c’est l’anxiété par rapport aux autres, aux auditeurs, aux contributeurs : le temps qui passe, la sensation de pas savoir faire, de faire semblant, d’être trop dans le vrai, et donc trop cru, de ne pas être à la hauteur en impliquant trop de monde, de ne pas pouvoir convaincre… Cela dit c’est vivant, évolutif et aussi étrange que cela puisse paraître après tout ça, je ne pourrais pas m’en passer. Si c’était trop fluide je m’ennuierais probablement.
Faire une émission comme Entrée d’artistes sur France 2 vous a-elle aidé ?
Oui, bien sûr, dans le sens où elle m’a aidé à me construire un public, à remplir des salles, à me défendre, à sortir mon premier album. La télé m’a surtout permis de vivre des expériences et d’améliorer ces expériences « hors du cadre ». La télé pour faire de la télé ou être connu, ce n’est pas ce que je cherche, la liberté est mon idéal. Libre en chantant, c’est encore mieux et ça sonne plus vrai chez moi. Il y a eu quelques incompatibilités, mais je suis et resterai reconnaissant de cette pointe de magie que cette période a ajouté à ma vie.
Comment ressentez-vous la scène ?
C’est le seul endroit où je voudrais être, tout le temps. Lorsque je rentre en scène, quelle qu’elle soit, c’est le seul moment où j’accepte de perdre le contrôle. Et de le confier.

«Allan Vermeer ou l’Apollon des Bacs à Sable»
ENTRETIEN AVEC EVGUENI MINEV SUR L’EP À VENIR LE 12.06
Blog labonnemusiquefrancaise.com

Apollon des Bacs à Sable – c’est une belle allégorie d’une figure brillante mais fragile, qui peut souvent être la vie d’un artiste. Qu’est-ce qui vous fait vous sentir fort et faible en tant qu’artiste ?
Je ne me sens ni fort, ni faible, à vrai dire, mais avec le temps je suis de plus en plus à l’aise avec mes atouts et mes lacunes. Je ne sais pas si les “vies d’artistes” sont comparables les unes aux autres, mais peut-être que la capacité à piocher dans le triste, le beau, le sale, le vrai, le faux… la manière de faire le tri entre tout ça et d’y trouver l’équilibre fait la singularité de chaque artiste. Ma faiblesse à moi, c’est la peur – de ne pas savoir l’affronter -, ma force serait peut-être de la connaître.
Vous avez dédié la chanson “La mer juste à quatre minutes” à votre grand-père, qui vous a appris l’art de la poésie. Quel est le souvenir auquel vous pensez quand vous chantez cette chanson ?
Dès les premières notes de cette chanson, j’ai su que ce serait la sienne. Je le sentais là. Il m’a appris la musique quand j’étais enfant, nous avons passé de longues heures lui et moi au piano ou à travailler le solfège. Même si, malgré ça, je n’ai jamais su devenir bon pianiste, mes mains étaient comme dirigées sur le clavier quand j’ai composé ce titre, vingt ans plus tard. Ça a dû commencer par “Il est pas mal cet accord, il aurait été fier” et lorsque j’ai écrit les paroles, je voulais juste le revoir et qu’il entende. Je crois qu’il était là, du moins je l’ai vu, devant sa fenêtre.
Vous êtes un vrai artisan de la musique française. Vous produisez tout vous-même sans maison de disque ni producteur, mais avec l’aide de vos fans. Pourquoi avez-vous choisi cette manière de produire vos albums ?
Je dois avouer que je suis assez intransigeant, têtu et que j’ai toujours avancé en autodidacte par rapport à mes besoins ou aux besoins de mes projets. Ce que je crée est très personnel et j’ai du mal à laisser d’autres personnes moduler le fruit de ce travail et ces inspirations intimes pour faire rentrer tout ça dans des moules plus ou moins étroits, aux formes bizarres correspondant au marketing du moment ou à l’image parfaitement lissée qu’il faudrait renvoyer. Il faudrait que j’apprenne… mais j’ai encore besoin de choisir mes visuels, mes mots, mes sons et de définir moi-même la finalité de mes projets pour me sentir à ma place. Cette liberté est animale chez moi, si je n’en dispose plus ou qu’à moitié, je me renferme et plus rien ne sort. Pour les personnes qui m’accompagnent, j’ai la chance d’avoir une relation très privilégiée avec eux. Nous ne formons qu’un dans les projets, qui sont aussi les leurs, puisqu’ils me suivent pour nombre d’entre eux depuis plus de quinze ans.
Quel est le meilleur conseil que vous ayez reçu jusqu’à présent pour faire de la musique ?
“Fais toi confiance” c’est le conseil que j’ai le plus entendu, certainement le plus précieux et le plus bienveillant. Mais je suis loin du but.
À un moment de votre carrière, vous avez également été chanteur de rue, y compris dans le métro parisien. Quels conseils donneriez-vous aux gens qui sont des artistes de rue, des chanteurs ou simplement des gens qui aimeraient être des artistes mais qui ne savent pas comment s’y prendre en ce moment ?
Ces années ont été très formatrices. J’ai effectivement commencé à chanter dans la rue, ma petite sono branchée chez un marchand de glaces sur la plage d’une ville qui s’appelle Le Tréport. Là-bas je me suis constitué mon répertoire d’interprète, mais j’ai aussi appris à “me montrer”, à comprendre et appréhender les réactions du public à nu, sans maquillage, sans projecteur, sans scène, au chapeau. Puis il y a eu la télé, la médiatisation, j’ai dû m’installer à Paris, mais je ne me sentais pas encore prêt. Mon marchand de glace étant trop loin, j’ai chanté a capella dans le métro, comme au Tréport (mais sans musique), au chapeau. Des passagers qui m’avaient vu sur France 2 pendant le week-end s’étonnaient de me voir faire la manche, mais je ressentais encore le besoin de me former à leurs réactions, de voir au plus près ce que je pouvais travailler pour m’améliorer. Par la suite j’ai chanté dans les cabarets parisiens, dans lesquels les réactions côté public prennent là-aussi toute la place, puis j’ai intégré une école trois ans ensuite. Mon conseil serait donc celui-ci : prendre le temps d’apprendre, de se confronter à différents types de scènes, aussi difficiles soient-elles, d’essayer de mieux se connaître au sein de publics exigeants. Prendre quelques beignes quand il le faut, se faire plaisir… Se faire du bien à chanter est la clé.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la façon dont le confinement vous a affecté ? Est-ce que c’était pour vous une bonne période pour être créatif et écrire de nouveaux albums ou voyez-vous cela comme un plus grand défi pour vous et les artistes ?
Le plus gros défi de ce confinement aura sans doute été l’annulation des dates pour plusieurs mois. Professionnellement déjà, mais surtout cela crée un vide si la scène est une drogue, comme pour moi… ma drogue douce ; je fais une centaine de concerts par an, c’est devenu mon exutoire, mon espace de liberté – puisque le reste du temps je travaille sans relâche sur leur organisation. Ce manque était trop fort et anxiogène, notamment le premier jour du confinement où j’ai perdu une dizaine de contrat en un après-midi. Mais une fois la sidération de l’ampleur de l’épidémie passée, j’y ai trouvé tout de même une sorte de réconfort, écologique, humaniste, mais aussi artistique… dans ce “printemps offert”. Je n’ai pas beaucoup créé, probablement parce que je me suis dit que c’était le moment idéal. J’ai tout de même écrit une chanson à ce sujet qui sortira sur l’album physique à l’automne. Elle s’appelle “le sens de la fête”.
À côté de ça, j’ai enregistré chaque jour une chanson live dans mon studio que je publiais le soir sur ma page Facebook. Je ne m’attendais pas à ce que cela dure cinquante-cinq jours au début, mais j’ai retrouvé ces émotions du Tréport, du métro. Les réseaux sociaux m’ont permis de dé-confiner ma musique, à défaut de mon corps, et ce rendez-vous a été bien suivi, c’était un moteur, toujours plus puissant. Chaque soir j’avais le trac, chaque matin je lisais les réactions, je m’en nourrissais comme je me nourris de la scène habituellement. Finalement, avec ces plus de 200.000 vues, j’ai fait l’équivalent d’une tournée, sans quitter mon studio, et j’ai tissé un lien encore plus fort avec mon public de toujours, mais aussi avec de nombreux nouveaux curieux. Défi relevé, donc, mais vivement la scène, en vrai, et la fin de tout ça.
Nous sommes maintenant au mois de juin et dans le monde entier, c’est le moment où des défilés de la fierté et d’autres événements sont organisés pour demander ou célébrer la tolérance. Que diriez-vous à ces gens ?
Je leur dirais simplement, puisqu’on parle de fierté, d’être fiers de qui ils sont, c’est ce que devrait se dire chaque personne. Hétéro, lesbienne, gay, bi, trans, queer, intersexe, assimilées, jeunes, vieux, petits, grands, chauves, blancs, noirs de peau… Je n’ai jamais pu comprendre comment on pouvait décréter avoir plus ou moins de droits que son voisin, humain comme tous. Je repense à la manif pour tous qui m’avait glacé, tellement déçu et replié, abîmé dans ma vision des terriens… Je suis naïf, mais pour moi il n’y a pas de différence plus ou moins acceptable et, même si la marche des fiertés est aussi une fête, dans l’utopie d’un monde qui se voudrait idéal, nous ne devrions pas avoir besoin de clamer la différence dans le but de ne pas être considérés comme différents. Différents, nous le sommes tous, et c’est là la beauté, la mixité du Monde.
Savez-vous quand vous pourrez retrouver vos fans sur la scène, avez-vous des événements prévus et que pouvons-nous attendre de vous après la sortie de l’album ?
Je sais que ce sera bientôt, et que ce sera merveilleux. C’est tout ce que je sais pour l’instant, il est encore un peu tôt… Des projets je n’en manque pas, je suis en résidence pour le nouveau concert “Apollon” depuis hier mardi 2 juin. C’est une étape importante pour moi, car même si j’ai aimé créer ces chansons dans mon cocon, c’était avant tout pour les chanter un jour sur scène. J’ai hâte. Vraiment hâte. Tellement hâte…