đ La fin des vacances, fin du silence et jâentends dĂ©jĂ la petite musique de la rentrĂ©e qui se dessine. Dans trois jours, puis neuf, quinze, seize, vingt-deux⊠je chanterai de nouveau et jâai du mal Ă y croire. Il y a quelques heures câĂ©tait les mĂ©sanges qui chantaient sur moi. JâĂ©tais encore perchĂ© dans mon arbre, je regardais les ombres de ses branches me tatouer la poitrine et pensais pour tout dire ne jamais rentrer. đ
đŠ Mon nid. LĂ -bas, câest le silence qui fait le plus de bruit. Le premier soir, on espĂšrerait presque entendre un marteau-piqueur au loin, pour rassurer notre cerveau citadin pendu dans les cimes de cette forĂȘt noire et mystĂ©rieuse. Les lueurs brunes de la city ont laissĂ© place Ă cette toile immense de la nuit, pile sous la voie lactĂ©e, plus bleue marine que dans tous mes souvenirs. Jây ai baptisĂ© de nouvelles Ă©toiles et retrouvĂ© ma chouette hulotte « Hou-houu-houuu » (hululement troisiĂšme langue) đŠ Les chiens ont retrouvĂ© la route tout seuls.
Je le savais de lâan passĂ©, il faut du temps pour que dans la peur de lâinconnu sâenracine la quiĂ©tude. Comme la tempĂȘte idĂ©alise le calme, le silence – malgrĂ© les cris de chouette – inquiĂšte et crĂ©e le malaise, puis interroge avant de se faire plus lĂ©ger, jusquâĂ envelopper, nous dĂ©barrasser⊠Une sorte de vide bĂąti de sĂ©rĂ©nitĂ©. Dans la forĂȘt loin des hommes aucun mal ne pousse.
La cabane nâest pas luxueuse : on dort au sol, le bois joue, gondole, la porte est cassĂ©e⊠et pourtant son confort est inestimable, car il vient de nous et de ce qui nous entoure. LĂ se cache lâessentiel ; câest de nos yeux, de nos oreilles, de nos narines, de nos doigts que les informations nous parviennent. Retrouver du sens, nos sens, câĂ©tait le plus beau cadeau que lâon pouvait sâoffrir. đ±
Sur ces pensĂ©es mĂ©langĂ©es, ayant retrouvĂ© le rĂ©seau et ses maladresses, je vous embrasse. Encore merci de vos messages. Je vais tenter de redescendre Ă mon rythme et retrouver avec bonheur mon studio pour passer en revue mes chansons. Je vous en ai dâailleurs enregistrĂ© une lĂ -haut, entre les Ă©cureuils. Pas le temps de la monter tout de suite, mais bientĂŽt. Une reprise dâElvis đ± mais en français đ.
Ă trĂšs bientĂŽt, je suis rentrĂ©. đż