Sur ma plage
Le vent froisse les nuages
Et la pluie décolore l’ennui
Toi tu cours dans les flaques
Le sable aux pieds nus
Sur ma plage
Aime ma plage
Dressé, le phare
Qui allume la brume dont émanent
D’une eau grise, un peu turquoise
Les amours d’avant
Du sel aux lèvres
Gercée est ma plage
Viens voir, viens
Sur ma plage
Sur ma plage
Les grands cormorans fidèles sont des rois
Ils parlent notre langue et dégagent
Les autres oiseaux des autres plages
Le rouge au bec menaçant
Menaçante est ma plage
Ma plage
L’une de ses vagues
Te portera toujours à son rivage
Mêlé de salive beige, et de naufrages
D’aussi loin que s’éloigne ta barque
Tu reviendras
Toujours sur ma plage
Méfie-toi
Méfie-toi de ma plage
Sur ma plage
Le vent souffle un passage
Sous la pluie qui passe le bleu de l’ennui
Je te vois courir dans les flaques
Le sable aux pieds nus
Sur ma plage
17.03.21 – Le jour est arrivé de vous confier Apollon des bacs à sable, cet album sur lequel nous travaillons depuis un an et demi, que nous n’avons jamais quitté des yeux une seule journée et qui nous a inspiré tant de nuits blanches. Il a bien grandi en un an et demi, et l’heure est venue pour lui de quitter le nid et d’aller faire son chemin. Ce soir la maison sera vide. Mais le cœur sera plein de savoir que ces notes et ces mots vont s’envoler au gré de vos vents.
Nous en avons traversé des tempêtes, vous, nous, eux, et tous les autres, durant cette longue année. Mais nous avons rêvé pour lutter, nous avons écrit, chanté, composé, pour continuer à espérer, pour faire briller des petites étincelles dans l’opacité des doutes et des peurs. Nous y avons mis cela, dans ces douze titres qui composent cet Apollon des bacs à sable.
Nous vous l’avons déjà dit, mais avons encore besoin de vous le dire ; merci ! Merci d’avoir contribué à fabriquer ce projet avec nous, chacune et chacun à votre manière, avec ce qui vous caractérise tous. Car sans vous, nous ne serions pas grand-chose. Alors merci d’être les poumons gonflés qui soufflent dans les voiles de la poésie. Elle en a bien besoin en ce moment.
Un jour, nous pourrons revenir dans nos salles de concert. Un jour, cela ne sera plus un délit que de se réunir et chanter ensemble. Et si cela doit durer encore, nous ferons des rues nos salles de concert. Je vous donne rendez-vous. Et en attendant nous avons voulu que cet album soit une sorte de petite salle de concert, très intime, entre vous et nous, ou nous pouvons à notre façon nous prendre dans les bras et nous embrasser, une salle de concert dans laquelle rien ni personne ne pourra jamais nous empêcher d’entrer.
🌻 Depuis que j’ai envoyé l’album au pressage, un courant d’air vide s’est installé en moi. Pendant plusieurs jours j’ai cherché comment vous parler de ces douze chansons qui ont grandi en toute intimité, afin que vous puissiez faire connaissance en douceur. Rien ne venait… Jusqu’à ce rêve étrange où tout m’est réapparu en bloc, en uppercuts : Toutes les petites sensations de l’écriture, les sources, mes sources, les douleurs, les couleurs, puis finalement ces mots, vers cinq heures du matin alors que j’étais encore à moitié endormi.
J’ai répondu, avec l’innocence qu’on n’a qu’au réveil d’une nuit très agitée, à cette question inévitable : « De quoi ça parle ? Qu’est-ce qu’il y a dans cet album ? ». Eh bien il y a tout ça, en douze chapitres.
J’ai écrit « Le sens de la fête » lors du premier confinement, et réalisé son clip lors du second… Des mots, des sons aux images, vous y retrouverez tout ce qui m’a traversé en tant qu’artiste & en tant que terrien au fil de cette année. Mon tout premier clip d’Apollon des bacs à sable.
allanvermeer.com/ecouter
Apollon des bacs à sable EP est sorti de sa forêt la nuit dernière, à minuit. Je sais que vous en prendrez soin.
Je suis fier de vous présenter ce travail, intime, qui m’a bousculé et fait basculer vers quelque chose de nouveau. Du fond du cœur merci pour votre accueil, tous vos messages et commentaires. Ces cinq premières chansons sont à vous désormais. 🖤
10 mai 2020 – Le cinquante-cinquième jour. Le dernier, avant demain.
Comme vous le savez, chaque soir à 18h30 depuis le « premier jour » du 17 mars, j’ai repris des titres de chanson française, et les ai publiés sur facebook, youtube et instagram afin d’affronter ensemble et en musique cette période… Ces cinquante-cinq chansons sont gravées en moi, chacune cachait comme un arbre cache la forêt une émotion différente. Je me sens étrangement grandi, comme après les épreuves. J’étais sur le fil, des rails bizarres, sur une montagne russe sans fin entre vertige, excitation, peur, danger, hauts, bas abyssaux, heureux que cela s’arrête et en même temps « c’est déjà fini ? »
Vous avez été là chaque soir, pas une heure des 1.308 perturbées de ce confinement je n’ai été seul sur les réseaux, jours, nuits, un cœur, un mot, un message… plus de 200.000 vues et près de 20.000 interactions plus tard, j’ai peur bien sûr, j’ai peur que cela me manque et d’avoir dès maintenant à me créer de nouveaux repères… mais je vous remercie d’avoir été autant de phares pour me guider dans cet océan d’inconnues. La suite n’en sera que plus belle.
Courage, Force, Amour. Je vous serre contre moi, c’est presque permis.
Puisque le temps s’impose à nous, puisqu’il remplit désormais nos journées et que nous nous y mettons « à l’abri », en quelques sortes, depuis quelques semaines, nous essayons de vous accompagner de la seule façon que nous puissions et sachions le faire, en musique.
Des vidéos sont diffusées chaque soir depuis le début du confinement sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Youtube, vers 18h30. Quelques reprises, quelques chansons des deux premiers albums… Ce n’est pas grand chose, mais ça change des infos.
J’ai appris ces quinze dernières années que la musique protège de tout.
Profitons de ce que nous avons. La vie en fait partie.